Les concerts d’été
Concerts d'été 2024 :
Les dates des concerts sont les suivantes :
- Jeudi 11 juillet à 21h30
- Jeudi 18 juillet à 21h30
- Vendredi 26 juillet à 21h30
- Dimanche 28 juillet à 21h30
- Jeudi 1er août à 21h30
- Dimanche 4 août à 21h30
- Jeudi 8 août à 21h30
Informations et réservations :
www.opmc.mc et MonteCarloTicket.com ou au 377 92 00 13 70
Historique
Cette idée de concerts dans la Cour d'Honneur du Palais Princier est née en 1959. Elle renoue avec une tradition séculaire des Grimaldi protecteurs des Arts et de la musique en particulier.
Comme le précise l'extrait d'un article du journal "Aux Ecoutes" du 14 août 1959 : "Rainier reprend et modernise une tradition : au XVIIIe siècle et jusqu'au retour de l'Ile d'Elbe, les Princes de Monaco "donnaient de la musique" dans la Cour d'Honneur du Palais pour leur bon peuple. Le Prince Rainier III, reprenant cette tradition, a fait ouvrir dans son Palais les portes de la Cour".
Une note d'information relative à l'Orchestre National de l'Opéra de Monte Carlo et sur la musique en Principauté souligne : "S.A.S. le Prince Rainier III entrouvrira les portes de Sa demeure du 19 au 29 août prochain. Est-il geste plus symbolique que ce geste princier ? Etonne-t-il de la part de celui qui n'oublie pas que ses ancêtres étaient au nombre des amis de Couperain, de Lully..."
"Faut-il rappeler l'amitié qui unit, au début du XVIIIe siècle Antoine Ier, Prince Souverain de Monaco, et André Cardinal des Touches, Surintendant de la musique du Roy".
Sur le programme des concerts, Bernard Gavoty écrivait également : "··· Ressusciter les fastes du passé, préparer l'avenir artistique de Sa Principauté, telle est l'ambition présente du Souverain qui nous offre en partage, pour quelques soirs de rêve, Sa demeure légendaire. Musique au Palais. Musique des étoiles".
Même s'il est à noter que les portes de la Cour d'Honneur ne s'ouvraient que pour de rares occasions.
Selon un article paru dans "Nice-Matin" daté du 21 août 1959 : "Si au printemps de l'année 1947, pour le vingt-cinquième anniversaire du règne du Prince soldat Louis II, et en 1950, pour les festivités de l'heureux et joyeux avènement sur le trône des Grimaldi du Prince Rainier III, la Cour d'Honneur du Palais Princier de Monaco avait servi de cadre prestigieux aux brillantes manifestations commémoratives qui marquèrent ces deux grandes dates dans l'histoire de la Principauté et de la Famille régnante, jamais la noble demeure des Souverains n'avait été ouverte au public."
La Cour d'Honneur est une sorte de lieu de ralliement des Monégasques autour de leurs Souverains pour des circonstances fastes. Au XIXe siècle, le Palais, transformé pendant la Révolution et l'Empire en caserne de mendicité, dut subir d'importants travaux de restauration. Ceux-ci ne prirent fin que sous le Règne du Prince Rainier III, comme le rapporte "Nice-Matin" du 17 juillet 1959 : "S.A.S le Prince Souverain a fait refaire le pavement de la Cour d'Honneur. Il confia d'autre part le soin à l'école du Louvre de restaurer les fresques qui la décorent et dont certaines datent de la fin du XIVe siècle".
Le Jubilé du Prince Louis II, qui vit se dérouler dans la Cour d'Honneur des manifestations artistiques d'un éclat exceptionnel, permit de se rendre compte des remarquables qualités acoustiques de cette enceinte.
Le plan général de la Cour d'Honneur revêtant la forme légèrement gauchie d'un trapèze, peut-être faut-il y voir la raison des qualités acoustiques de cette enceinte. En effet, l'absence de parois parallèles éliminerait les ondes stationnaires et les échos parasites.
Depuis la dénomination de ces concerts jusqu'à l'installation de l'orchestre, des loges, des éclairages, de l'accueil du public, de la publicité, de la maquette du programme, de la retransmission des concerts sur les ondes radiophoniques et à la télévision, etc···, tout a été minutieusement étudié.
Plusieurs dénominations furent envisagées : Les semaines musicales du Palais de Monaco, Le Festival du Palais de Monaco, Le Festival Princier de Monaco, Les Réceptions musicales au Palais de Monaco, Les Concerts du Palais de Monaco, Les Soirées musicales du Palais de Monaco, Le Festival princier au Palais de Monaco, Les Rencontres musicales du Palais de Monaco, Les Soirées internationales de musique au Palais de Monaco.
Finalement fut retenu : "Les Concerts du Palais Princier de Monaco".
Sur instructions du Prince Rainier III, les services du Palais furent chargés de toute l'organisation des concerts et de tout ce qui concernait le public : son entrée, les chaises, le plancher, etc.
Au plan de l'éclairage, les instructions étaient tout aussi précises : "Pas de projecteurs sur les toits du Palais ni aux fenêtres, deux échafaudages tubulaires seront édifiés dans 2 coins de la Cour pour y monter les projecteurs. Cet échafaudage sera fixe et le même pour les 4 concerts. Il ne devra être utilisé que pour l'entrée, l'entracte (s'il y a lieu) et la sortie du public. Pendant les concerts, seule sera éclairée la galerie d'Hercule et, peut-être, le vitrail de la Chapelle".
La radiodiffusion des concerts sur plusieurs chaînes et la télévision en " Eurovision " était prévue.
Pour cette première saison en 1959 quatre concerts furent au programme, le 19, 22, 25 et 29 août. Paul Paray dirigea la première soirée (œuvres de Mozart, Beethoven, Brahms, Strauss).
Ces concerts ont apportée une notoriété à l'Orchestre National de Monte Carlo, que les critiques placèrent parmi les formations symphoniques européennes de premier plan.
Un note d'information sur l'Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo mentionne : "En 1951, S.A.S. le Prince Rainier III avait affirmé l'attachement traditionnel et personnel de la Dynastie princière aux fastes de la musique en appelant Maurice Besnard à la direction de l'Opéra. En 1953, le titre de National est conféré au vieil orchestre, bientôt centenaire, et cette décision rend hommage au glorieux patrimoine artistique de la Principauté que celle-ci entend maintenir et développer. Aujourd'hui, pourvu des moyens modernes nécessaires à la vie d'une grande formation symphonique, et ce, grâce à la libérale et intelligente magnanimité artistique des hautes instances monégasques, l'Orchestre National de l'Opéra de Monte Carlo entame une nouvelle carrière. Les festivals internationaux d'Aix en Provence, Orange et Menton l'accueillent avec éclat. Des enregistrements parus ou à paraître porteront son nom au-delà des frontières.
A ces efforts couronnés de succès, répond un suprême encouragement du 19 au 29 août 1959, S.A.S. le Prince Rainier III entrouvre les portes de Sa demeure pour permettre l'organisation des Concerts du Palais Princier. Sur le Rocher, dans ce cadre auguste, entre la nuit et la mer étoilée, les traditions du passé présageront celles de l'avenir".
La presse unanime, se fit l'écho du succès remporté par cette première saison de concerts.
Ainsi le "Parisien Libéré" du 31 août 1959 : "La formation que nous avons eu la joie d'entendre aujourd'hui, prend d'emblée place parmi les meilleurs orchestres européens. Je ne crois pas qu'il soit possible de rêver un " matelas " de cordes plus soyeux, plus velouté, plus homogène. LL.AA.SS. le Prince Souverain et la Princesse assistaient à ce concert depuis le balcon des Grands Appartements".
Le journal "Combat" du 17 juillet 1959 : "L'Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo est redevenu une réalité artistique".
"Le Figaro" du 21 août 1959 : "Rénové, rajeuni, "briqué", l'Orchestre est net, brillant, irréprochable --il peut subir la revue de détail la plus sévère : voilà un beau fleuron pour la Principauté !".
"Paris-Presse" du 25 août 1959, sous la plume de E. Vuillermoz : "L'Orchestre de l'Opéra de Monte-Carlo, enrichi de nouveaux éléments de grande valeur, est devenu l'une des meilleures phalanges symphoniques d'Europe. Je vous ai signalé ses rares qualités lors de sa première "sortie" au Festival d'Aix en Provence où il a obtenu un très grand succès. Nous l'avons retrouvé hier soir, plein de foi et d'ardeur, dans le très beau cadre que lui offrait la Cour intérieure du Palais Princier qui par son acoustique sans défaut et son style, à la fois noble et familier, convient admirablement à des manifestations de ce genre".